Le Business des paris en ligne

Le business des paris en ligne

Depuis le 10 juin 2010, en France, les paris sportifs en ligne ne sont plus interdits par la loi. L’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJ) se charge de surveiller la juste application de la loi en encadrant les paris sportifs.

Les paris en ligne, une affaire qui rapporte

Les officines chargées de recueillir les paris ; aussi appelés bookmakers, sont institutionnalisées en ligne sur divers sites. Ces bookmakers permettent à divers usagers de parier en ligne sur tout type de rencontres sportives.

Parmi les bookmakers français les plus importants du marché, on retrouve pêle-mêle Winamax, Parieurs en France, Parions Sports, mais aussi quelques plus anciennes officines aujourd’hui régulées aujourd’hui par l’ARJ tel que par exemple PMU, originellement spécialisé dans le pari hippique ou bien encore la française des jeux. La française des jeux, qui, jusqu’à récemment, bénéficiait d’un monopole somme toute relatif concernant tout ce qui avait trait aux jeux d’argent.

En somme, le décret du 10 juin 2010 aura libéralisé le marché des paris sportifs – très actif clandestinement – en l’ouvrant à la concurrence. En aura résulté quelques recettes conséquentes pour l’État qui, lui, y trouve toujours son compte.

Le sport, cible privilégiée des paris en ligne

Si, effectivement, les paris en ligne se sont très largement libéralisés, ils restent cependant très strictement encadrés par la loi. L’ARJ s’emploie d’ailleurs à surveiller scrupuleusement le marché du pari sportif afin de débusquer toute incartade éventuelle.

Car il faut garder à l’esprit que le pari en ligne suppose un cadre défini du pari. Ce cadre étant celui du sport. Il n’est pas permis, pour tout bookmaker en France, de décréter souverainement le sujet des paris concernés. Cela, en plus de prêter à confusion selon une thématique donnée, serait en plus très largement sujet à la fraude.

Si ce qui se rapporte à la fraude dans le sport n’est certes pas du ressort de l’ARJ, la loi, quand elle relève une infraction, n’hésite pas à sévir. On sait, par exemple, que certains sportifs – et notamment des footballeurs – se seront eux-mêmes constitués à la fois parieurs et joueurs, décidant ainsi du cours d’une rencontre afin de toucher gros. La Fédération Française de Football a depuis sévi et institué qu’aucun joueur soumis à ses statuts n’était autorisé à posséder un compte de parieur en ligne. Ce n’est pas pour autant que les cas de fraudes se soient stoppés depuis.

Outre le football, le pari sportif concerne foultitude de compétitions sportives, nationales ou internationales. La course hippique, évidemment, est toujours sujette aux paris sportifs, mais bien d’autres compétitions l’ont rejoint dans la frénésie des paris.

On retrouve aujourd’hui parmi les proies aux paris les rencontres sportives de tennis, basket, handball, boxe, formule un, entre bien d’autres, allant même jusqu’aux paris sur le golf.

La recrudescence des parieurs en ligne

Encore assez confidentiel avant que ne survienne le décret du 10 juin 2010, le pari sportif – en dehors de ce qui était permis par le PMU – se destinait exclusivement à la clandestinité. L’activité n’étant pas régulée par la loi, les risques de ne pas s’adresser à un bookmaker fiable étaient élevées. Aussi, en dehors des plus initiés – ceux-là étant rares – les parieurs sportifs étaient relativement rares.

Après dix ans de légalisation du phénomène, on dénombre en France environ 3,5 millions de parieurs sportifs dont la régularité des paris varie d’un individu à l’autre. On considère toutefois que la mise trimestrielle moyenne de chacun d’entre eux avoisine les 100 euros, soit une manne d’argent considérable qui ne fait que croître après chaque année.

Ces parieurs, des hommes dans la très vaste majorité des cas, sont assez jeunes puisque la moyenne d’âge rapportée les concernant va en deçà de 35 ans. Ce qui – sans surprise – coïncide naturellement avec la tranche démographique des spectateurs sportifs.

Les paris en ligne en quelques chiffres

Le nombre de parieurs, compte tenu du confinement, aura connu une hausse certaine pour l’année 2020. On attribue en effet à cette année la création de plus de 700 000 comptes parieurs sur divers sites de pari sportif recensés en France pour cette seule année.

Les recettes engendrées par les paris sportifs, toutes plateformes en ligne confondues, auront généré entre 5 et 6 milliards d’euros rien qu’en France. Une somme considérable qui, bien évidemment, n’aura pas échappé à Bercy.

Paris sportifs une aubaine pour l’État ?

Si l’État, effectivement, a légalisé le pari sportif en l’ouvrant à la concurrence, ce dernier n’aura toutefois pas manqué d’y trouver un avantage. Un avantage qui, au regard de la fiscalité entourant cette discipline, suppose que tout bookmaker soit tenu de verser 7,5 % des sommes pariées pour les impôts. Les recettes fiscales attribuées aux paris sportifs, grâce à la légalisation de sites de paris en ligne, auront avoisiné les 400 millions d’euros pour l’année 2020. Une somme qui, à celle seule, éclaircit les raisons objectives ayant poussé l’État à légaliser les paris sportifs sur internet.

Retrouvez aussi sur le sujet l’article du Monde du 7 juin 2010 : “A qui profite la libéralisation des paris en ligne ?”

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